MON HISTOIRE
Comment j'ai commencé et où je vais
Je m'appelle Vanessa, j'ai 33 ans, mariée et maman de 3 enfants, je suis issue d'un cursus médico-social.
Alors que toutes mes amies s'en allaient vers l'école d'infirmière, je ne trouvais pas précisément comment je souhaitais m'orienter. J'ai d'abord engagé des études d'assistante vétérinaire en alternance de mon emploi dans un cabinet, mais la vie en a décidé autrement.
J'ai déménagé près de la frontière Suisse pour suivre mon époux.
Dans ma tête je restais abîmée par un deuil soudain à l'adolescence, et la prise de conscience de l'impermanence de la vie était un sujet très présent. Chaque nouvelle rencontre, chaque discussion, chaque nouvel emploi, m'amenait à échanger naturellement sur le sujet du deuil et de la mort avec mes collègues, les familles, les voisins, les amis qui venaient se confier sur ce qu'ils vivaient.
Nous nous sommes installés dans le Tarn, avec mon conjoint et nos 3 enfants, et lors de mon dernier emploi (animatrice scolaire référente) un petit garçon a perdu sa maman, et trois petites filles étaient déjà orphelines d'une maman ou d'un papa. Encore une fois, c'est avec une écoute bienveillante que je les ai accompagné, et qu'ils ont pu trouver une oreille attentive à ce sujet sensible sur lequel ils avaient besoin de s'exprimer, de questionner, d'ordonner leur pensée sans tabou, et ainsi pouvoir dire des choses là où les familles, trop accablées, ne parvenaient pas à les entendre.
Je me souviens alors de ma frustration de ne pouvoir faire plus pour eux et leur famille, car cela dépassait mes attributions professionnelles. J'ai démissionné avec l'idée de me reconvertir dans le funéraire.
Mon passe temps de création de bougie décorative, s'est transformé en création de bougie souvenirs / funéraire.
Les familles me contactaient pour personnaliser les bougies en mémoire de leur défunt. Je décidais de les créer bénévolement pour les paranges ( parents endeuillés désenfantés).
Parfois je me retrouvais à cuisiner pour les personnes de mon village endeuillées qui étaient accaparées par l'administratif et étaient complétement sonnées. Je m'assurais de leur apporter mon aide de façon humaine, pratique et morale.
Il m'est arrivé dans mon parcours de vie de nombreux deuils indirects ( une interruption médical de grossesse entraînant le deuil du fait d'être grande soeur, des déménagements, des changements de vie, des piliers de la famille, des enfants d'amis...)
J'ai fais en 2021 la formation "découvrir les métiers du funéraire" d'Happy end, qui m'a permis de découvrir le métier de Doula de fin de vie.
En parallèle dans le cadre de mon intérêt pour les VSCD ( vécu subjectif de contact avec un défunt) j'ai échangé, aidé, accompagné, et informé pendant près de 10 ans des centaines de familles. C'est pourquoi je souhaitais que cela figure clairement dans ma pratique, tout en restant à l'abri de possibles dérives ou de pratiques illégales.
C'est alors que m'ai venu l'idée du badge VSCD friendly.
J'ai entamé mon cursus d'étude de Thanadoula à l'IDDFV auprès de Marie-Christine Laville, et d'un groupe de futures thanadoulas très engagées, humaines, un groupe porteur d'une grande richesse.
Mme Laville a été formée en Suisse et possède une grande expérience ainsi qu'une approche transmise par Rosette Poletti, qui a participé à l'évolution des soins palliatifs en Suisse. Son propre parcours de vie et son désir d'apporter sa pierre a l'édifice l'a amenée à créer L'IDDFV (institut de formation de doula de fin de vie). Une vraie chance en France, qui m'a donné l'élan de me former, d'apprendre auprès de ces femmes dont les valeurs humaines résonnent avec ma vision de l'accompagnement de la fin de vie et du deuil.
Avant de démarrer cette formation j'ai dû traverser une étape difficile, perdre mon chien Filou, d'un cancer foudroyant. Nous l'avons entouré de soins, d'amour, et j'ai pris conscience de la dimension du deuil animalier. Bien que l'ayant vécu auprès des patients du vétérinaire chez qui j'étais employée, je sais aujourd'hui les émotions traversées, la pression sociétale ("ce n'est qu'un chien!" non ce n'est pas qu'un chien.) c'est pourquoi je souhaite lui accordé une place à part entière dans les consultations.
Vous l'avez compris, je ne raconterais pas tous les deuils successifs, mais ce sujet m'anime particulièrement et j'aimerai participer à un futur plus humain dans ce domaine. Je ne souhaite plus constater la détresse de personnes en fin de vie et de leur famille ou des endeuillés mais agir.
C'est à travers ma pratique de Thanadoula que je m'engage éthiquement à oeuvrer selon la charte des Thanadoulas, dans le respect des croyances spirituelles, morales et religieuses de chacuns.